Nom commun : Tortue de Terre
Nom scientifique : selon l’espèce choisie
(ex: tortue grecque, testudo graeca)
Famille : Testudinidae
Genre : Testudo
Origine : Afrique, Amérique, Asie, Europe
Taille : 20 à 120 centimètres selon l’espèce
Durée de vie : de 30 à 200 ans selon l’espèce.
Statut juridique : plusieurs espèces de tortues sont protégées, renseignez-vous avant d’en acquérir une.
Présente depuis plus de deux cent dix millions d’années, la tortue de terre est l’un des reptiles les plus vieux de la planète. Elle fait partie des animaux les plus fascinants notamment à cause de sa longévité légendaire. Malgré cela, elle reste encore un animal méconnu.
De nos jours, la tortue de terre occupe toute la surface de la planète sauf l’Antarctique. Qu’elle soit désertique, tropicale, marécageuse ou marine, elle a su s’adapter à tous nos climats. Il en existe environ 300 espèces.
Cet animal en fascine plus d’un, mais acquérir une tortue de terre doit être un acte réfléchi, car il vous engagera pour une longue période. Très sociable, elle s’attache parfois très fortement à son propriétaire, ce qui n’est absolument pas le cas lorsqu’elles vivent en communauté. En effet, les tortues de terre n’apprécient pas vivre entre elles.
Son origine remonte à la nuit des temps. C’est durant le Norien, courte période dans le Trias et avant le Jurassique, qu’apparaîtront les premiers chéloniens : sous-classe de reptiles dont le corps est une carapace et un plastron ventral osseux recouverts de corne. Herbivores ou carnivores, ils peuvent être marins, dulcicoles ou terrestres,leurs seuls représentants actuels sont les tortues. De cette période à nos jours les tortues ont en fait très peu changées.
1. LES CARACTÉRISTIQUES DE LA TORTUE DE TERRE
1.1. Sa carapace
Dans notre pays, plusieurs tortues sont protégées par une réglementation stricte. Tout d’abord en Corse et dans le sud de la France, principalement le Var, on trouve la tortue d’Hermann (Testudo hermanni), l’Emyde lépreuse (Mauremys leprosa), dans les Pyrénées orientales, et la Cistude d’Europe (Emys orbicularis). Cependant la tortue grecque (Testudo graeca) figure aussi sur ces textes de loi puisqu’elle ressemble fortement à la tortue d’Hermann mais ne vit pas en France. Il faut savoir qu’aujourd’hui l’élevage, la vente, l’achat, le prélèvement dans le milieu naturel des tortues ou de leurs œufs comme leur naturalisation sont régis par des lois. Il faudra donc bien vous renseigner au préalable afin de ne pas avoir d’ennuis. Depuis le 10 août 2004 la loi oblige les détenteurs de tortues d’Hermann nées en captivité à faire pucer leur reptile. Cette procédure est parfaitement indolore sans anesthésie pour l’animal. Il s’agit de placer sous la peau un transpondeur qui sera facilement détectable par un scanner et qui pourra aisément identifier l’animal en cas de perte par exemple. Chez les tortues juvéniles il faudra attendre qu’elles atteignent une taille de 10 centimètres environ avant de procéder à cette intervention.
1.2. Les pattes
Les pattes sont très musclées car elles doivent soulever leur propre poids. Elles sont composées à leurs extrémités de 5 doigts reliés généralement entre eux et munis de griffes. Les pattes avant sont nettement plus fortes que les postérieures.
1.3. La queue
La queue est petite et discrète, on verra plus loin que cette différence anatomique entre le mâle et la femelle est importante.
1.4. Sa durée de vie
Sa durée de vie varie selon les espèces mais on peut dire que 30 ans est la moyenne générale. Certains spécimens peuvent vivre jusqu’à plus de 200 ans. Le record a été obtenu par une tortue des Seychelles, morte à l’âge de 250 ans le 23 mars 2006 au jardin zoologique de Calcutta en Inde. La tortue est l’animal qui bat tous les records de longévité.
1.5. La tête
La tête est la « tour de contrôle » de cette imposante forteresse. Elle est très mobile et se trouve à l’extrémité d’un long cou qui peut s’allonger ostensiblement. Le cerveau de la tortue terrestre ne représente que 1 % de son poids. Elle sait être rapide en cas de danger et rentrer complètement dans sa carapace afin de se cacher. La tortue de terre possède une vue qui discerne principalement les couleurs orange et rouge d’où cette attirance pour les fruits colorés comme les fraises. Elle sait se familiariser avec la personne qui la nourrit. Elle distingue les formes, sa vue n’est pas exceptionnelle comparée à certains reptiles. Elle possède une langue qui doit être de couleur rose, signe de bonne santé. Ses «oreilles» sont dissimulées à l’arrière de sa tête, cachées par des dessins. Ce sont en fait les tympans internes placés sous une écaille ou de la matière cornée. Les tortues aiment s’attarder à renifler les choses mais leur meilleure perception est certainement celui des vibrations et de la chaleur qu’elle apprécie particulièrement car c’est un animal à sang froid.
2. L’HABITAT DE LA TORTUE DE TERRE
La tortue est curieuse, c’est pour cela qu’elle aime se balader, il faudra donc lui prévoir un terrarium ou enclos jusqu’à 10 fois sa longueur. Un terrarium sera très pratique si la tortue est juvénile ou encore petite mais par la suite il faudra adapter son environnement à sa taille. Les enclos ou parc à lapins seront une bonne alternative.
2.1. Le terrarium
Adaptez les dimensions à la taille de l’animal soit 2 fois sa taille en hauteur pour éviter les fuites et 7 à 10 fois sa taille en surface au sol.
Préférez les terrariums avec grille au dessus et systèmes de ventilation basse permettant une bonne circulation de l’air car les tortues détestent les espaces où l’air y est confiné. Parfois même on pourra faire abstraction de la grille. Le sol doit rester le plus propre possible sinon un risque de développement bactérien est fortement possible. De plus le choix du substrat sera à prendre au sérieux, sachant que la tortue de terre à horreur de l’humidité pouvant lui apporter certaines maladies pulmonaires. Vous pourrez choisir entre : des copeaux de bois assez gros afin d’éviter que votre tortue n’en ingère et s’étouffe, un mélange de terreau et de sable ou tout simplement un substrat nu comme le linoleum appelé vulgairement « lino» (tapis imperméable et facilement nettoyable ou l’on disposera une couche de foin que l’on changera très régulièrement celui-ci pouvant servir d’alimentation. Il faudra également une coupelle assez large, peu profonde mais lourde afin qu’elle soit bien stable et qu’elle puisse servir d’abreuvoir.
2.2. Le chauffage et l’éclairage
Les tortues aiment se prélasser sous la chaleur du soleil. Pour reconstituer cette lumière il faudra installer une ampoule UV qui restituera aussi la chaleur. L’ampoule Solar UV spot de JBL sera parfaite, elle émet 38 % d’UV-A, 7 % d’UV-B et comprend une protection thermique contre la surchauffe. Cette lampe ne dégage pas de rayonnements UV-C dangereux. Les UV sont indispensables, les UVA stimulent la reproduction et l’activité générale des animaux. Les UVB sont indispensables à la synthèse de la vitamine D3 qui favorise alors l’absorption du calcium par les intestins. Dans le cas d’une tortue ils permettent d’avoir une carapace solide et un animal en bonne santé avec de belles couleurs. La lampe devra être réglée en hauteur afin d’obtenir un point chaud (c’est-à-dire sous la lampe) à 28/30°C. Elle devra fonctionner 12 heures par jour. Par observation nous avons pu constater que les tortues ne sont pas des animaux qui se couchent très tard. Il sera conseillé d’éteindre la lampe au plus tard en début de soirée voire fin d’après midi. Ne pas oublier une cachette où la tortue pourra se réfugier le soir. Les mêmes conditions seront requises en parc extérieur. Le soleil faisant office de lampe chauffante avec UV, le terrain devra présenter un espace de plantation où la tortue pourra se restaurer naturellement. Un abri avec du foin à l’intérieur et une plaque transparente faisant office de mini serre afin de restituer le peu de chaleur pendant l’automne. Des pierres plates emmagasineront la chaleur pendant la journée pour les restituer doucement pendant la nuit.
3. L’ALIMENTATION DE LA TORTUE DE TERRE
La tortue n’a pas de dents, elle fait cependant beaucoup de dégâts car elle déchiquette la nourriture et l’avale tranquillement.
Il est conseillé de déposer l’alimentation toujours au même endroit dans l’habitat. Son repas doit correspondre à 5% de son poids si c’est un adulte et 10% si elle est juvénile. La fréquence des repas sera de 2 à 3 fois par semaine pour les adultes et 2 fois par jour la première année pour les juvéniles puis 1 fois par jour la deuxième année. Son menu devra être végétalien : il peut comprendre 90% de végétaux, 8% de fruits et 2% de vers de terre, escargots ou insectes. D’une manière générale et ceci est valable pour la majorité des reptiles, il est préférable de donner des aliments où le taux de calcium est nettement supérieur au phosphore, on appelle cela le rapport phosphocalcique. Pour notre amie la tortue de terre qui a des besoins particulièrement élevés dus à sa carapace on préférera des aliments dont l’apport en calcium sera compris entre 2 et 5. Vous avez le choix de distribuer de temps à autre une alimentation en granulés, légèrement arrosée d’un peu d’eau. C’est pratique, équilibré et souvent bon marché. Veillez cependant à prendre une marque reconnue comme Sera par exemple. L’apport de beta carotène ou de vitamine A contenu dans beaucoup d’aliments suffisent à une protection optimale des muqueuses et des yeux. Cette vitamine est stockée dans le foie et la peau. Une carence en vitamine A entrainerait rapidement un gonflement des paupières avec un état de grande fatigue. Ne distribuez en aucun cas un aliment à votre tortue si vous ne savez pas s’il est recommandé ou non. Un conseil avisé vaut mieux qu’une tortue malade à cause d’une mauvaise alimentation. Le rajout de vitamines n’est pas nécessaire si l’alimentation est équilibrée. La tortue de terre boit très rarement sauf en cas de fortes chaleurs. L’essentiel de ses besoins en eau est contenu dans son alimentation. Cependant la tortue aime bien se baigner dans quelques centimètres d’eau (il faut qu’elle garde pied), elle est capable de se réhydrater par le biais du cloaque, irriguant ainsi la vessie. Prévoir à cet effet une gamelle large et plate avec de l’eau à température ambiante. Une tortue qui manque d’eau peut déclencher ce qu’on appelle «la goutte» c’est-à-dire que l’acide urique, au lieu d’être évacué naturellement dans les fientes, va se cristalliser et se fixer sur les articulations et les viscères de l’animal. Donc par fortes chaleurs un bain de 15 minutes peut suffire à éviter le pire. Surveillez donc régulièrement les selles de votre animal.
SERA
Sera reptil Professional Herbivor est l’aliment complémentaire co-extrudé unique pour les reptiles herbivores, comme les tortues terrestres. L’anneau se compose d’un mélange de plus de 20 herbes soigneusement sélectionnées dans le spectre alimentaire naturel des tortues terrestres européennes. Elles sont complétées par des protéines et des graisses végétales de qualité supérieure. Le cœur contient des vitamines transformées au cours d’un procédé à basse température et des substances minérales essentielles ainsi que des algues pour augmenter la résistance. Le rapport calcium/phosphore optimal est fondamental pour une croissance saine des os et de la carapace. Il existe aussi Sera Reptifiber véritable concentré de fibres pour les reptiles herbivores. Grâce à une teneur en fibres brutes de plus de 27 %, ce concentré de fibres, pauvre en protéines, est idéal pour enrichir les aliments frais. Le mélange de pissenlit, de plantain, d’ortie, de luzerne et de pectine de pomme active la flore intestinale et garantit une excellente assimilation des substances nutritives et donc une digestion saine. La mouture extra fine permet aux particules d’herbes d’adhérer particulièrement bien aux aliments frais, tels que, par exemple, la salade. Grâce aux exhausteurs de goût à base de plantes aromatiques provenant du spectre alimentaire naturel des animaux, l’aliment est particulièrement bien accepté. Saupoudrez 1 cuillerée à café (environ 2 g) de Sera Reptifiber sur 100 g de salade fraîche à chaque repas. Pendant un changement d’alimentation, en cas de diarrhée, après le traitement d’une maladie ou après le repos hivernal, une cure avec Sera Reptifiber permet de réguler et d’activer la flore intestinale.
ALIMENTS FRAIS À DONNER UNE FOIS PAR SEMAINE : feuilles et tiges de brocolis, endives, persil, feuilles et fleurs de pissenlit, oranges, feuilles de navets, feuilles de betteraves, champignons de Pris, feuilles de choux verts, feuilles de choux frisés, cresson, laiteron, foin de luzerne et divers foin de haute qualité, fuges et notamment celles de Barbaris, salades romaines, mâche, pâquerettes, trèfles blancs, ortie, salades frisées.
ALIMENTS FRAIS À NE PAS DONNER PLUS D’UNE FOIS PAR SEMAINE : feuilles et tiges de brocolis, endives, persil, feuilles et fleurs de pissenlit, oranges, feuilles de navets, feuilles de betteraves, champignons de Paris, feuilles de choux verts, feuilles de choux frisés, cresson, laiteron, foin de luzerne et divers foin de haute qualité, fuges et notamment celles de Barbaris, salades romaines, mâche, pâquerettes, trèfles blancs, ortie, salades frisées.
4. ÉVITER LES DANGERS
La tortue est un animal généralement petit et trapu. Sa curiosité peut parfois causer sa perte, il est donc recommandé de ne jamais la laisser sans surveillance si vous décidez de la laisser gambader hors de son enclos. Si vous avez un jardin, évitez les zones où vous avez traité ou pulvérisé des produits nocifs pour les animaux quels qu’ils soient. Vérifiez avant de tondre le gazon que la tortue est en lieu sûr, chaque année des dizaines d’accidents sont signalés avec des tortues scalpées par une lame de tondeuse.
Vous habitez à la campagne là aussi nos chères tortues ne sont pas épargnées par les animaux tels que rats, poules, fouines et autres. Une morsure de chien peut aussi réaliser des blessures irréparables.
Les terrasses avec piscines ou plus fréquemment les bassins aquatiques sont de réels prédateurs immobiles où la tortue risque de se noyer.
L’intoxication par les végétaux du jardin arrive plus souvent qu’on ne le croit. Certains sont de véritables poisons tels que : les lys, les lupins, les feuilles de troène et les boutons d’or entre autres.
Pour ceux qui ne disposent pas de jardin, les balcons ou petites terrasses en appartement sont aussi des lieux dangereux, une chute de plusieurs étages peut provoquer de graves lésions.
5. LA REPRODUCTION DE LA TORTUE DE TERRE
Pour réussir la reproduction de vos tortues, il faudra réunir plusieurs facteurs tout aussi importants les uns que les autres.
5.1. Les reproducteurs
Première condition, et la plus importante, vous devez bien entendu avoir un mâle et une femelle. Deux femelles étant l’idéal pour le confort de celles-ci. Chez tous les chéloniens à 90% les mâles sont majoritairement plus petit que les femelles. Le mâle possède une queue plus épaisse car elle contient son appareil reproducteur, elle est aussi plus longue. Chez le mâle, le plastron est concave alors que chez la femelle il est plat. Chez les tortues aquatiques les mâles sont facilement identifiables grâce aux longues griffes sur leurs membres antérieurs. Elles permettent de s’agripper dans l’eau à la femelle durant l’accouplement. La tortue est ovipare (elle se reproduit par des œufs dont l’éclosion s’effectue hors du corps de la femelle). La maturité sexuelle d’une tortue terrestre est en moyenne à l’âge de 10 ans.
5.2. L’alimentation
L’alimentation joue un rôle très important car pendant la période qui précède l’accouplement et celle qui s’en suit, vos tortues auront un appétit décuplé. Les tortues se nourrissent abondamment durant le cycle de reproduction car elles dépensent beaucoup d’énergie. Ce point est sûrement le plus important. Il vous faudra veiller à ce qu’elles ne manquent de rien.
5.3. L’habitat
L’habitat doit être à l’extérieur pour que vos tortues soient «réglées» sur le rythme de la nature et des saisons. Disposez plusieurs cachettes afin que la femelle se sente en sécurité et qu’elle puisse se reposer. Pendant la période de reproduction, qui se situe au printemps et au tout début de l’été, évitez de manipuler vos tortues, cela diminuera le stress et laissez la nature faire les choses.
5.4. L’accouplement
La parade d’accouplement est très typique des tortues de terre. Une fois le printemps bien entamé, que les températures commencent à remonter et que les animaux se sont bien nourrit, le mâle se met en quête d’une femelle. Il y a d’abord la prise de contact avec le nez. Contact olfactif puis hochements de la tête pour prévenir la femelle que c’est avec elle que le mâle veut se reproduire. Enfin vient le moment où celui-ci va essayer d’immobiliser la femelle en lui mordant les pattes afin de pouvoir grimper dessus. S’il réussit, c’est l’accouplement. Pendant celui-ci le mâle poussera de petits cris aigus et restera la bouche ouverte.
5.5. La ponte
Quelques semaines plus tard la femelle va s’arrêter momentanément de s’alimenter et va se mettre en quête d’un site de ponte. Elle va chercher un terrain exposé au sud, pendant 2 à 3 heures elle va creuser avec ses pattes postérieures un trou de forme ovale en prenant appui avec ses pattes avant. Le trou aura sa profondeur définitive lorsque la tortue ne touchera plus le fond avec ses pattes arrière. C’est à ce moment là que la ponte pourra débuter, généralement le matin ou en fin d’après midi. Ensuite elle refermera le trou. La femelle pourra pondre entre 2 et 4 fois pendant l’année en cours. C’est la température au moment du stade embryonnaire à un moment très précis qui déterminera le sexe des tortues. Cette période pour la tortue se situe au alentour du quarantième jour. La tortue comme de nombreux reptiles ovipares, fait partie de ces animaux où le sexe est déterminé par la température au moment de l’incubation des œufs. Une température basse donnera une majorité de mâles et une température haute, une majorité de femelle. Il faudra attendre près de 3 mois en moyenne selon les conditions climatiques avant de voir des bébés tortues sortir du trou.
©Henri Pidou, wikipédia, GNU 1.2-tortue-herman