Petit arbre méconnu et pourtant extrêmement original, l’Heptacodium devient de plus en plus populaire et commence à se faire une place dans nos jardins. Il saura vous surprendre à chaque moment de l’année, en hiver comme en été. Nattendez plus pour découvrir cette petite pépite…
1. DESCRIPTION
Aussi connu sous le nom d’Arbre aux sept fleurs en référence aux sept boutons floraux sur chaque terminaison florale, on peut aussi le nommer Arbre aux sept fils de Zhejiang. Il tire ce second nom vernaculaire de ses origines asiatiques et plus particulièrement de la région du Zejiang où il fut découvert au début du 20ème siècle. Il ne fut introduit en France qu’en 1980, c’est donc une espèce très récemment implantée qui ne mérite qu’à être découverte. L’Heptacodium appartient à la famille des Caprifoliacées, tout comme le Charme ou encore le Chèvrefeuille.
1.1. Caractéristiques
La première caractéristique phare de l’Heptacodium est bien entendu sa floraison. Elle apparaît en fin d’été et s’étend d’août à octobre, période sur laquelle les floraisons sont moins abondantes au jardin. Les bouquets floraux se forment à l’extrémité de chaque branche, directement sur le bois de l’année. Chacune des fleurs s’ouvre en couronne à mesure que le bouquet se déploie. En plus d’être gracieuse et visible, la floraison est délicieusement parfumée, ce qui ne manquera pas d’égayer vos sens au jardin. Une fois celle-ci terminée et les pétales tombés, les sépales restent quant à eux bien en place sur le bouquet et se colorent de rouge au fil des semaines. Moins fragile qu’un pétale, un sépale perdure ainsi de longues semaines, prolongeant ainsi le spectacle.
La seconde caractéristique le rendant unique est son feuillage. De forme ovale, chaque feuille est recourbée sur elle-même comme un crochet sans n’être pour autant piquante ou dangereuse. Elle est caduque, d’un joli vert profond et surtout nervurée d’une manière tout à fait étrange et particulièrement prononcée.
La troisième caractéristique fait de lui un petit joyau même en hiver : Son écorce. Peu visible lorsqu’il est jeune, celle-ci se desquame en lambeaux avec l’âge, laissant apparaître de jolies nuances de brun et beige plus ou moins soutenu sur l’ensemble de la ramure.
La quatrième et dernière caractéristique est son port, érigé à terme mais pourtant avec une couronne bien large et développée. Aéré, déstructuré mais dans une certaine homogénéité, il pourra s’élever jusqu’à encore 5 m, lui laissant ainsi une place même dans les jardins de petite taille pour créer une ombre modérée. On le trouve formé en touffe ou sur tige, à vous de choisir le modèle qui vous conviendra le mieux.
1.2. Les différentes variétés
Il n’existe qu’une seule espèce d’Heptacodium et une variante de cultivar proposée à la vente. Il s’agit d’Heptacodium miconioides ‘tianshan’ qui est une variante très proche de l’espèce type, la principale différence vient de son port plus compact. Avec une hauteur adulte de 3 à 4 m, c’est une version « miniature » de l’espèce type. De par cette caractéristique, il est aussi plus touffu et donc plus florifère puisqu’il dispose de plus de branches aptes à porter des bouquets floraux.
2. LA PLANTATION
Comme beaucoup de plantes d’origines asiatiques, l’Heptacodium résiste très bien à notre climat français de manière globale. Quelques petites astuces sont à connaître pour réussir sa plantation et optimiser au mieux sa venue au sein du jardin.
2.1. Quelle exposition ?
En raison de sa forme, mieux vaut ne pas lui donner un endroit étroit dans lequel il devrait s’épanouir comme il le peut en déstructurant à coup sûr son port. Préférez une ambiance bien ensoleillée voire mi-ombragée mais dégagée. Les courants d’air ou le froid ne sont pas un problème en soi, ne cherchez pas à le traiter comme une plante méditerranéenne qu’il n’est pas.
2.2. Quel sol ?
L’Heptacodium n’est pas difficile en termes de sol, il s’accommode de peu et n’a que de faibles risques de présenter des carences, sauf si le sol n’est pas adapté à ses besoins. L’idéal pour répondre à ses exigences seraient un sol frais, de nature riche voire légèrement acide, mais bien drainé, car l’eau stagnante en hiver ne lui convient pas. Ces conditions peuvent lui être offertes avec un mélange de compost pour la richesse, d’un peu de terre de bruyère pour l’acidité et de terreau de plantation pour la légèreté.
Tuteurez si nécessaire, arrosez, puis paillez-lui le pied après la plantation. Utilisez de préférence un paillage organique de type éclats de bois, ce qui lui offrira un nid idéal pour prospérer dans les meilleures conditions possibles.
2.3. Quand ?
L’époque principale où vous trouverez l’Heptacodium en pépinière est à la fin de l’été jusqu’au début de l’automne. Encore nouveau et méconnu, il est mis en avant chaque année dès son entrée en floraison. L’automne est propice à sa plantation, comme pour tous les arbres et arbustes caducs non frileux, qui permettra une meilleure reprise, par la suite. Le sol est encore chaud, les nuits plus fraîches et l’arrosage naturel plus fréquent.
Cette plantation automnale réduit également l’arrosage l’année suivante et augmente la résistance de l’arbre à une future et éventuelle sécheresse estivale.
Il n’est pas déconseillé de le planter au printemps, vous devrez juste être plus vigilant quant au suivi de l’arrosage, si besoin.
3. L’ENTRETIEN
L’entretien de l’Heptacodium est un jeu d’enfants, quelques gestes de base sont à faire les premières années de sa vie, mais par la suite, il ne vous restera qu’à contempler sa beauté et son évolution au fil des saisons.
3.1. L’arrosage
Comme nous l’avons vu lors de la période de plantation, l’Heptacodium apprécie les sols frais, surtout lorsqu’il est jeune. Veillez simplement à arroser en cas de sécheresse temporaire ou prolongée. Quoi qu’il en soit, privilégiez toujours un arrosage conséquent, mais espacé, si nécessaire. Le fait d’arroser seulement en cas de besoin, l’oblige à ancrer ses racines plus en profondeur pour chercher l’humidité. Ceci est gage d’une plus grande longévité et d’une réduction des stress hydriques sur le long terme.
Une fois bien implanté, c’est un arbre qui tolère relativement bien les phases de sécheresse, c’est pourquoi il peut se planter même dans le sud de la France.
3.2. La fertilisation
Enrichir son sol est une chose souvent délaissée par le jardinier une fois les arbres et arbustes plantés. Et pourtant, la fertilisation permet de soutenir une bonne croissance, d’endurcir la plante, mais surtout d’encourager une floraison forte, abondante et durable.
Pour ce faire, épandez au pied de votre arbre chaque année en sortie d’hiver, une couche de compost, ou bien optez pour une fertilisant organique complet en granulées.
3.3. La taille
L’Heptacodium est un arbre qui peut se passer de taille, celle-ci n’est pas vitale pour lui. Toutefois, pour obtenir un sujet encore plus remarquable, une petite intervention de fin d’hiver peut être envisagée.
Celle-ci peut se faire de deux façons :
– Lorsque sa taille le permet encore, coupez chaque extrémité ayant porté des fleurs à l’automne précédent, au-dessus d’un bourgeon sain et fort. Ceci évite de laisser sur l’arbre des petites ramifications qui viendraient à sécher avec le temps.
– Ôter au fur et à mesure de sa croissance les branches disgracieuses, mal équilibrées ou éventuellement le bois mort. C’est de cette façon que l’on peut envisager une taille en transparence, afin de lui créer un port symétrique et aéré.
3.4. Les maladies et ravageurs
Les maladies ou ravageurs sont inexistants sur l’Heptacodium, c’est un arbre qui n’a ce genre de problème, grâce à sa floraison tardive, qui est en plus, un allié de la biodiversité au jardin. Il attire bon nombre d’insectes pollinisateurs et d’auxiliaires, ce qui permet la lutte contre les ravageurs, qui s’en prendraient aux autres essences du jardin.
4. LES BONNES ASSOCIATIONS
On peut utiliser cet arbre de plusieurs façons au jardin, il convient à plusieurs types de scènes en alliant un côté original qu’on ne démontre plus et un second côté complètement passe partout.
En isolé
Seul au milieu d’une pelouse, choisissez un modèle sur tige pour passer au plus près de son tronc ou bien un modèle buissonnant afin qu’il crée un massif à lui seul. Quoi qu’il en soit, il se suffit à lui-même en isolé, c’est ainsi que vous le mettrez en valeur. Assurez-vous de suivre une petite taille au départ pour le rendre encore plus gracieux.
En arrière-plan de massif
De par sa taille et son port buissonnant, l’installer en fond de massif n’est pas une mauvaise idée. Il saura accompagner d’autres arbustes de tous types, caducs ou persistants, tout en tirant son épingle du jeu, quand viendra la fin de l’été. Associez-le à des espèces printanières ou estivales dans le but d’assurer une continuité de floraison. Choisissez également des espèces à feuillage coloré pour donner une note de peps à l’ensemble même en dehors des floraisons. Les vivaces de toutes tailles peuvent aussi se joindre à l’ensemble.
Si votre jardin vous le permet, n’ayez pas peur de concevoir un massif suffisamment large et profond afin que tout ce petit monde prospère en toute liberté sans que vous ne soyez esclave des tailles de contrôle.