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On peut affirmer sans prétention que l’Ophiopogon est la plante vivace du moment ! Elle allie parfaitement l’originalité, la couleur, la taille et la rusticité, ce que beaucoup de jardiniers attendent d’une plante. Ils feront aussi fureur aussi bien en jardin d’aspect naturel qu’en jardin contemporain au style épuré.
Les Ophiopogon ou barbe de serpent sont des plantes vivaces, c’est-à-dire qu’elles sont capable de vivre plusieurs années et ont même une durée de vie parmi les plus longues pour ce type de plantes.
Originaire d’Asie Mineure, ils sont aussi adaptés à des températures hivernales relativement basses, allant jusqu’à -15°C voire moins, c’est pourquoi sa culture en France ne pose aucun problème.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les Ophiopogon ne sont en aucun cas des graminées même si toutefois la ressemblance peut être flagrante dans certains cas. Ils appartiennent à la famille des Liliacées tout comme les Hémérocalles ou le Muguet.
1. LES CARACTERISTIQUES
Les Ophiopogon peuvent être « tape à l’œil ». Par exemple l’espèce la plus appréciée est d’un noir intense et brillant. Des rhizomes font émerger çà et là de petites touffes de feuilles persistantes autour du pied mère, sans pour autant être envahissants.
En effet, les Ophiopogon sont une valeur sûre grâce à leur croissance lente et leur longévité. Ils mettront donc un certain temps avant de s’installer et commencer à devenir couvre sol. Une fois implantés, ils formeront un petit tapis d’environ 30cm de hauteur, bien dense et étouffant les adventices.
En ce qui concerne la floraison, elle peut paraître insignifiante mais elle est pourtant très sympathique. Elle se produit de juillet à septembre sous forme de petites clochettes lilas pourpré, groupées sur une petite hampe florale très ressemblante à celle du Muguet. Une fois la floraison terminée, les fleurs laissent place à de petits fruits ronds d’un noir bleuté, enfermant, en chacun d’entre eux, une graine de couleur brune.
Attention à ne pas consommer les baies qui sont toxiques.
1.2. LES DIFFERENTES VARIETES
Lorsque l’on parle d’Ophiopogon, on pense dans un premier temps à la célèbre petite touffe noire. Il existe pourtant une cinquantaine d’espèces pour ce genre et toutes ne disposent pas d’une couleur si inattendue. Parmi les plus connues, mais surtout celles présentes en magasin, vous trouverez :
2. L’ACHAT
Du fait qu’ils sont persistants et qu’ils aient le vent en poupe depuis quelques années, les Ophiopogon sont présents en rayon de janvier à décembre. Leur beauté dépassant les saisons leur permet d’être omniprésents. Vous les trouverez autant en petits godets qu’en potées, pour des touffes plus grosses, mais aussi parfois en compositions prêtes à offrir !
3. LA CULTURE DE LA PLANTE
3.1. La plantation
Où ?
Les Ophiopogon font partie des plantes vivaces les plus simples à cultiver car ils ne demandent que peu de soins et peuvent pousser dans beaucoup de situations. C’est pour cela que vous pourrez aussi bien les planter dans les massifs d’arbustes et de vivaces du jardin qu’en compositions de bord de fenêtre, associés à d’autres plantes vivaces.
Dans quelle exposition ?
Que ce soit à l’ombre ou au soleil, vous pourrez les planter dans quasiment toutes les circonstances au jardin. Le vent, le froid et la neige ne leur sont pas néfastes. Au contraire, cette dernière permet de créer un contraste noir et blanc époustouflant si quelques centimètres de neige sont tombés au sol ! Photo 9
Dans quel sol ?
Tout comme pour l’exposition, les Ophiopogon pourront prospérer dans de nombreux types de sol, du moment qu’il ne présente pas de caractéristique extrême (argileux et asphyxiant, calcaire en excès ou desséchant). Pour qu’ils prospèrent et s’étalent dans les meilleures conditions, préférez les sol drainé, frais et riche en matière organique.
Quand ?
Même si ces plantes ne sont pas frileuses, une plantation hivernale n’est recommandée que s’ils le sont en composition de bord de fenêtre où le froid sera atténué. En effet, une plante tire toute sa résistance au froid de son état d’enracinement en profondeur.
Il en va de même pour l’été, où la chaleur rendrait l’arrosage plus conséquent car le sol s’assècherait plus rapidement. Dans tous les cas, préférez une plantation printanière ou automnale car l’entretien sera minimisé et l’enracinement plus rapide !
Comment ?
Comme nous l’avons dit, les Ophiopogon sont des plantes qui s’installent assez lentement les premières années suivant leur plantation. C’est pourquoi, vous devrez penser à les planter tous les 20cm pour en réduire le temps de recouvrement, d’autant plus si vous souhaitez créer une tâche d’un certain volume.
En ce qui concerne la technique, elle sera la suivante :
– pour commencer, si vous souhaitez planter des Ophiopogon dans un massif déjà existant et planté, retirez toute autre plante de la surface que vous souhaiterez consacrer aux Ophiopogon. Si vous passez cette étape et que les plantes déjà installées sont envahissantes, les ophiopogons risquent de se trouver étouffés comme sur la photo précédente.
Dans un massif vierge, cette tâche se limitera au désherbage classique,
– travaillez ensuite votre sol sur environ 30cm de profondeur et sur toute la superficie ou ils seront plantés,
– ajoutez-y quelques poignées de corne broyée et de sang desséché ainsi que du compost pour assurer une meilleure rétention de l’eau pour le sol,
– plantez chaque Ophiopogon de manière à pouvoir recouvrir de terre jusqu’au niveau de la motte mais pas plus haut,
– arrosez le tout généreusement puis recouvrez la surface d’un paillis clair qui fera ressortir le feuillage et conservera la fraîcheur du sol tout en l’enrichissant. S’ils sont plantés en rocaille empierrée, vous pourrez aussi ajouter quelques pierres à ce moment la autour d’eux pour donner un aspect naturel à la scène.
ATTENTION : les Ophiopogon disposent d’un système d’expansion par rhizomes souterrains, vous ne devrez donc pas recouvrir la zone plantée d’une toile de sol. Si tel était le cas, la touffe resterait irrémédiablement petite !
3.2. L’entretien
Très peu, voire pas du tout d’entretien sont les avantages qui qualifient le mieux la culture des Ophiopogon après leur plantation. Une fois en place, ils sont ainsi capables de pousser sans aucune intervention humaine.
L’arrosage
L’étape de l’arrosage n’est nécessaire pour ces plantes, que lors de conditions extrêmes. Vous ne devrez donc apporter de l’eau qu’après la plantation pour favoriser un enracinement plus rapide et uniquement en cas de forte sécheresse pour éviter qu’ils ne meurent de soif.
L’utilisation d’un paillis sur 5 à 7cm d’épaisseur permettra aussi de diminuer les arrosages.
La fertilisation
Même si les Ophiopogon apprécient les sols riches, il ne faut pas pour autant tomber dans l’excès. La fertilisation pourra donc se faire, comme nous l’avons vu, lors de la plantation, mais par la suite elle sera bien différente.
Pour garder des souches bien compactes, épandez simplement chaque année un paillis organique qui se décomposera et enrichira le sol au fur et à mesure. Ce sera la méthode la plus douce et rapide de fertilisation. Vous pourrez aussi les arrosez chaque mois, en période de végétation, à l’aide d’un fertilisant organique universel à diluer, de manière à ce qu’ils occupent l’espace plus rapidement.
La taille
Aucune taille ne sera à prévoir pour cette plante, l’aspect naturel reste toujours beaucoup plus esthétique. Laissez également les baies tomber d’elles-mêmes, mis à part si vous souhaitez les récolter. Néanmoins, ne vous embêtez pas à couper chaque hampe florale fanée, elles se décomposeront sur place sans aucune influence sur la plante !
Les maladies et ravageurs
Cette plante a aussi l’avantage d’être très résistante aux maladies car aucune ne leur a encore été diagnostiquée en France. Seules les limaces peuvent venir grignoter les nouvelles pousses au printemps mais cela est toutefois assez rare.
En massifs composés d’autres plantes vivaces, ces gastéropodes se tournent bien souvent vers des plantes au feuillage plus fin et moins coriace que celui des Ophiopogon.
La multiplication
Plusieurs techniques existent pour multiplier ces petites vivaces :
– La division :
Cette opération, bien souvent nécessaire pour rajeunir bon nombre de vivaces, n’est en aucun cas obligatoire pour rajeunir les touffes d’Ophiopogon, même âgées. Elle peut toutefois s’avérer intéressante lorsque vous trouvez que la colonie commence à devenir un peu trop imposante ou tout simplement pour obtenir de nouveaux plants.
Pour diviser un Ophiopogon, rien de plus simple ! Vers le mois de mars, vous n’aurez qu’à repérer un pied isolé qui s’est formé à partir d’un rhizome souterrain et de le déterrer à l’aide d’une bêche ou d’une petite truelle. Replantez-le ensuite à l’endroit souhaité.
Nul besoin de vous embêter à déterrer de gros morceaux car les rhizomes isolés sont facilement repérables.
– Le semis :
L’achat de graines d’Ophiopogon est impossible en magasin car ils ne sont jamais vendus sous cette forme. Récoltez simplement vos propres graines car cela est extrêmement simple. Chaque fleur produira un fruit bleu ou noir qui lui-même enfermera une graine de couleur brune comme on peut le voir sur cette illustration ou l’enveloppe a été coupée.
Pour les semer, nul besoin de les éplucher, récoltez les simplement une fois qu’elles auront pris leur teinte la plus foncée, cette teinte étant variable d’une espèce à l’autre.
L’idéal étant de les laisser sur le pied pendant tout l’hiver pour leur procurer un choc thermique mais vous pouvez aussi les récolter en fin d’automne et les laisser quelques semaines dans le bac à légumes du réfrigérateur. Ensuite, semez-les dans de petits godets sous serre et arrosez-les en attendant la levée.
Vous devez tout de même savoir qu’un Ophiopogon issu de semis aura une croissance d’autant plus lente, c’est pourquoi vous devrez patienter quelques années avant d’avoir un sujet digne de ce nom.
4. LES BONNES ASSOCIATIONS
Il existe mille et une façons de mettre en scène ces petites touffes colorées :
– Composition hivernale en pot :
Voici une bonne solution pour apporter couleur et réconfort aux jardiniers durant les longues journées froides et humides d’hiver. Les compositions permettent de mettre en scène des plantes d’intérêt hivernal pour une saison ou deux comme dans ce cas avec une Daphnée, une Bruyère d’hiver, des Roses de Noël, une Heuchère et nos Ophiopogon. Toutes ces plantes pourront bien sûr être replantées au jardin une fois le pot devenu trop petit !
– Massifs contemporains à l’esprit épuré :
De plus en plus à la mode dans un désir de design au jardin, les massifs contemporains associent le végétal avec bon nombre de minéraux ou tout autres matériaux. La plante donnera toujours une touche de rappel à un élément inerte présent dans la scène comme ici la couleur sombre du feuillage avec la teinte de l’ardoise.
– Couvre sol pour une surface plus ou moins grande :
L’expansion naturellement couvre sol des Ophiopogon, permet de les planter sur des surfaces de taille pour qu’il la colonise. Pensez toujours à les planter tous les 20cm, car rappelons le, leur croissance est tout de même assez lente. Cette mise en scène permet de créer un bel effet de masse tout en évitant au jardinier de désherber sans cesse !
– Massifs colorés aux multiples associations de couleurs :
Les Ophiopogon sont des plantes qui peuvent se marier avec beaucoup de couleurs, c’est pourquoi ils pourront aussi prendre place au sein de massifs d’aspect plus naturel en compagnie de plantes aux couleurs et aux formes radicalement opposées. Vous pourrez aussi bien réaliser des thèmes de couleur noir, vert et pourpre mais aussi jouer principalement sur les volumes et les couleurs contradictoires comme sur la deuxième scène.
– Mélange de contemporain et de naturel :
Cette méthode d’association regroupe deux types de scènes. Ici, vous jouerez sur le coté moderne, voire urbanisé, tout en ayant une prédominance et un foisonnement de plantes. Celles-ci devront bien entendu respecter un thème de couleur, ici jaune et noir, pour être en concordance.
– Association unique en bord de bassin :
Pour finir, une association très esthétiques si vous souhaitez planter des Ophiopogon en berge de votre bassin. N’hésitez pas dans ce cas à les associer à de belles colonies de Matteuccia struthiopteris ou Fougère plume d’autruche pour un côté à la fois contrastant et 100% Nature !
5. A NE PAS CONFONDRE
Comme pour les Graminées, certaines autres plantes ressemblent à s’y méprendre aux Ophiopogon, principalement lorsqu’elles sont en feuillage. Ceci est valable pour les espèces vertes ou panachées, c’est par exemple le cas des Liriopes.
Leur floraison est pourtant bien différente même si les deux plantes appartiennent à la famille des Liliacées. Ces plantes vivaces fleurissent en automne avec de petites hampes florales blanches ou bleues. La différence viendra aussi de leur souche compacte qui ne s’étale pas comme celle des Ophiopogon.
Le doute n’est tout de même pas permis entre l’Ophiopogon ‘nigrescens’ et les Liriopes car aucune d’entre elles ne dispose d’un feuillage noir !