Le mot jachère a longtemps été attribué à une surface non cultivée, en repos et souvent associé au terme de friche. Aujourd’hui il s’agit d’un endroit, allant de quelques m2 à plusieurs centaines de m2, dans lequel une grande diversité de fleurs annuelles auront été semées. Celles-ci vont germer au printemps et fleurir tout l’été à tour de rôle.
1. LES DIFFÉRENTS TYPES DE MÉLANGES
Aujourd’hui le choix proposé dans vos jardineries est très vaste. Il en existe pour tous les endroits et tous les types de sol. Très faciles à réaliser, ces mélanges séduisent beaucoup. La plupart des mélanges en vente sont utilisés pour des prairies annuelles. Elles ne durent qu’un an ce qui permet de changer de couleur ou de style de plante régulièrement.
Elles fleurissent assez rapidement entre 6 et 8 semaines après le semis. Il faudra tout couper en fin d’automne, si les fleurs ont eu le temps de s’égrainer vous avez peut être une chance de les voir refleurir l’année suivante. Les proportions des fleurs peuvent varier car elles ne produisent pas toutes la même proportion de graines.
Les mélanges pour prairies pluriannuelles ou pérennes contiennent des graines de fleurs annuelles, bisannuelles et vivaces. La prairie est alors fleurie pour 2 ans ou plus.
La première année les fleurs annuelles s’épanouissent mais meurent l’hiver contrairement aux bisannuelles et vivaces qui se seront enracinées pendant la première année et qui seront en fleur l’année suivante avec quelques annuelles qui se seront ressemées.
Vous obtiendrez le plus beau résultat floral la deuxième année
Vous pouvez également composer un endroit « naturel », avec des plantes vivaces, en ventes en godets ou en potées, un peu plus onéreuses mais avec une durée de vie plus intéressante.
Les mélanges prêts à l’emploi vendus, peuvent être divisés en plusieurs catégories :
Type
-Annuel : Bidens aurea, Lavatera trimestris, Centaurea cyanus, Linaria maroccana, Linum grandiflorum…
-Annuel et vivace : Achillea millefolium, Chrysanthemum leucanthemum, Papaver rhoeas, Zinnia dahlia flowered mix…
Situation
-Pied d’arbre : Brachycome iberidifolia, Cheiranthus maritimus, Cynoglossum amabile, Dimorphoteca sinuata, Lobularia maritima…
-Pied de mur : achillea millefolium, Bellis perennis, Cheiranthus allionii, Cheiranthus maritimus, Lagurus ovatus…
Centre d’intérêt
-Mélanges courts : Cheiranthus allionii, Dorotheanthus bellidiformis, Lobularia maritima, Viola cornuta…
-Mélanges hauts : Calendula officinalis, Anethum graveolens, Centaurea cyanus, Gypsophila elegans…
-Mélanges en faveur de la biodiversité : attire coccinelles par exemple : Echium plantagineum, Centaurea cyanus, Borago officinalis, Chrysanthemum leucanthemum…
Exposition
-Ombre : Borago officinalis, Malvasylvestris, Papaver rhoeas, Viola cornuta,
-Soleil : Agrostemma githago, Papaver rhoeas, Linum grandiflorum, Layia platyglossa…
Type de sol
-Terrain sec : Anthemis tinctoria, Achillea millefolium, Echium plantagenum, Linum perenne…
-Rocailleux : Brachycome iberidifolia, Eschscholtzia californica, Viscaria occulata, Viscaria occulata…
-Zone humide : Coreopsis tinctoria, Lavatera trimestris, Eruca sativa, Lupinus perennis…
Couleur
Voici les principales fleurs que vous retrouverez dans vos mélanges de graines et en paquets individuels à la vente.
2. LA MISE EN PLACE
Le choix de l’endroit
Pour les particuliers, il suffit de disposer d’un endroit de quelques m2 ou plus.
Si vous êtes à l’ombre, privilégiez les plantes vivaces qui seront mieux adaptées.
Ce qu’il faut éviter
Semer dans les parcelles qui étaient envahies de mauvaises herbes l’année précédente car leurs graines peuvent toujours être présentes et donc germer.
Si vous devez garder vos graines quelques mois avant de les semer, gardez les dans l’emballage d’origine au sec.
Le travail de la terre
Il est impossible de semer ces graines sur une surface déjà couverte (pelouse, etc…), mais la graine aura besoin d’être au contact de la terre pour pouvoir germer et s’enraciner.
Voici les différentes étapes à suivre :
-Commencez par délimiter votre espace de semis.
Il va falloir désherber votre parcelle manuellement ou chimiquement avant tout travail du sol. Vous pouvez pour cela utiliser un désherbant foliaire systémique de type glyphosate au moins quinze jours avant de semer.
Le premier travail de la terre consiste à enfouir le gazon existant et ou mauvaises herbes, au moyen d’une bêche, d’un motoculteur afin d’affiner un maximum votre terre (ci-dessous à gauche).
Profitez de ce travail de labour pour enrichir votre sol s’il est pauvre. Préférez de l’engrais organique (fumier de cheval, de l’or brun, de la corne broyée…), il stimule d’avantage la vie du sol comparé à un engrais chimique qui a plutôt un effet immédiat mais nuisible à long terme pour l’écosystème.
Profitez également pour alléger en mettant du compost ou du terreau.
Passez ensuite le râteau pour affiner la terre et préparer un bon lit de semence (ci-dessous à droite).
Dans la mesure du possible pratiquez le « faux semis ». C’est une opération qui consiste à ne rien semer mais le simple travail de la terre fait germer les graines des mauvaises herbes qui étaient dans votre sol.
Une fois que tout a germé, on travaille à nouveau le sol en les enfouissant avec la bêche ou le motoculteur.
On ratisse encore afin d’avoir une belle terre pour pouvoir faire le vrai semis. Presque aucune mauvaise herbe ne poussera en même temps que les graines. (Si vous ne voulez pas retourner une deuxième fois votre terre, un herbicide total fera l’affaire).
Le semis
Quand
Il doit se faire une fois que les sols sont réchauffés donc en début de printemps.
Pour la plupart il s’agit de plantes gélives donc il va falloir attendre que les fortes gelées soient passées et que la terre soit suffisamment chaude pour que les graines germent.
Avril-mai paraît le plus raisonnable, vous avez jusqu’en juin mais sachez que plus vous tarderez, plus vous aurez besoin d’arroser ces jeunes plants qui n’auront pas beaucoup de racines pour aller chercher l’eau en profondeur l’été.
Quelle quantité
En général, un particulier sème beaucoup plus fortement qu’un agriculteur.
La raison est qu’ils veulent un effet de masse et dense. En semant plus fort, les mauvaises herbes auront du mal à trouver leur place. Il faut toutefois respecter les doses prescrites afin de ne pas trop semer dans quel cas les plantes ne pourront pas s’épanouir correctement.
Si vous faites votre mélange vous même comptez entre 1g et 5g au m2. C’est très peu. Le mélange ci-dessous représente de quoi semer pour 2m2.
Comment
Quand vous ouvrez la boite ou le sachet, mélangez le tout car les graines ne font pas toutes le même poids.
Pour les petites surfaces (les jardins), le semis à la main est le plus facile. Pour une meilleure uniformisation du semis, mélangez le tout à du sable fin et bien sec, à raison de 50% du volume total. Certains mélanges contiennent déjà de la coque de cacao ce qui a le même effet que le sable.
Semez en forme de quart de cercle puis tassez légèrement la terre avec le dos de votre râteau afin de bien mettre en contact les graines à la terre.
Arrosez la terre si besoin jusqu’à la levée des graines si le terrain est sec.
3. L’ENTRETIEN
La parcelle devra être arrosée abondamment durant les premières semaines, afin que la plante ait un bon enracinement.
Les jachères ont l’avantage de ne pas demander beaucoup d’entretien. Normalement, ni engrais (certaines boites en contiennent déjà) ni eau, ni traitement ne seront à apporter.
Certaines jachères enrichissent par elles-même le sol en azote.
Le désherbage est ce qui vous demandera le plus de temps pour l’entretien.
Quelques adventices feront rapidement leur apparition, essayez de les repérer et de les retirer à la main lors de la levée.
Voici celles que l’on rencontre le plus souvent :
La fauche se fera en automne quand les plantes seront fanées (pour les prairies qui ne durent qu’un an). L’enfouissement des plantes fanées apportera de la matière organique au sol en se décomposant.
Pour les prairies pérennes, la deuxième année, la fauche se fera plus tôt, vers la fin du mois d’août.
4. LES AVANTAGES
Ces mélanges présentent beaucoup d’atouts du fait de la multitude de fleurs qui les composent.
Le visuel est le principal. En effet, pour certains, le gazon paraît fade et demande beaucoup d’entretien. Les différences de hauteurs et de couleurs donnent de la gaieté à une zone autrefois laissée de côté.
L’impact sur la faune est aussi très important puisque dès l’apparition des premières feuilles, papillons, coccinelles, coléoptères, oiseaux… colonisent le milieu. Ils trouvent tout ce dont ils ont besoin, du pollen pour se nourrir, de l’eau sur les feuilles, fruits/graines à l’automne et un abri. L’homme ne viendra pas perturber cet équilibre durant toute la saison.
Même si vous n’avez pas la main verte, cette nouvelle prairie, d’une grande facilité de mise en place, vous demandera très peu d’entretien. Il n’y a donc aucune raison pour que vous ne réussissiez pas !
Il existe une grande diversité dans le choix des graines, que ce soit pour les endroits ombragés, les rocailles, les sols pauvres…Vous trouverez forcément le mélange adapté à votre milieu.
Certaines plantes enrichissent votre sol et peuvent être mises par conséquent dans un système de rotation des cultures, il peut s’agir d’engrais verts.
5. LES INCONVÉNIENTS
Les prairies doivent être renouvelées tous les 1 ou 2 ans, quand vous achetez en graines.
Certaines espèces finissent par dominer les autres car elles vont beaucoup s’égrainer, c’est le cas des soucis par exemple, vous en retrouverez parfois pendant plusieurs années.
6. TABLEAU RÉCAPITULATIF DES 3 TYPES DE PRAIRIES
