La production de ses propres légumes, le fait soi-même a de plus en plus le vent en poupe ces dernières années. Nous souhaitons de plus en plus savoir ce qu’il y a dans notre assiette, quoi de mieux que de créer son potager ? Vous n’avez pas de jardin … une fenêtre, un balcon, rien n’est impossible, tout n’est qu’une question de quantité produite évidemment.
Nous allons voir onze conseils indispensables pour que l’implantation d’un potager sur votre balcon soit couronnée de succès.
1. DÉTERMINER L’EMPLACEMENT
Choisir un emplacement idéal sur un grand balcon est chose aisé, vous n’avez qu’à trouver l’endroit le plus ensoleillé et isolé des vents. Sur un petit balcon, les choses sont tout autres car vous devrez surtout vous adapter à l’exposition de ce dernier. En effet, vous ne pourrez pas prétendre à cultiver les mêmes légumes au nord et au sud.
Déterminez ensuite la surface que vous voulez consacrer à ce potager, il est important de le savoir dès le début puisqu’il déterminera ensuite les différents équipements que vous pourrez acquérir.
Très important aussi, renseignez-vous au préalable sur la portance de votre balcon. En règles générale, ils sont étudiés pour accueillir du mobilier et jardin et quelques plantations mais le poids enduré peut rapidement devenir important avec des pots remplis de terre surtout si votre balcon est déjà bien remplit.
2. SE RENSEIGNER, S’INFORMER, SE DOCUMENTER
Ni allez pas tête baissée, si vous êtes novice en jardinage, il est impératif de vous renseigner sur les cultures que vous pourriez faire en fonction de votre emplacement. Les techniques de base du jardinage doivent aussi être clair dans votre tête, ce temps consacré à vous documenter ne sera pas en vain.
De nos jours, l’information est partout et facile d’accès que ce soit sur internet, dans les livres ou directement auprès de professionnels.
3. CHOISIR LE BON ÉQUIPEMENT
La culture des légumes et autres plantes comestibles ne peut se faire sans un minimum d’équipement. Le choix en termes de contenant est large et il y en a vraiment pour tous les goûts.
De manière générale, notez qu’il vaudra mieux opter pour des pots, jardinières ou carrés potagers pouvant accueillir un beau volume de substrat. Oubliez alors les multitudes de petits pots qui ne vous apporteront que des contraintes. Une plante est dépendante de son système racinaire pour donner le meilleur d’elle même, plus l’espace disponible à son enracinement sera vaste et plus vos productions en seront fructueuses.
Le choix du matériau pour les contenants est aux goûts de chacun, il n’apporte que peu de différences pour des cultures potagères. Résine, bois, plastique, terre cuite, faites selon vos envies.
Pour les plus bricoleurs, vous pouvez aussi opter pour le fait vous-même. Le recyclage des palettes est aussi une technique actuelle qui ne demande pas de gros moyens, juste un peu d’inventivité !
4. NE PAS NÉGLIGER LA VERTICALITÉ
Sur les petits espaces, utilisez les murs peut s’avérer être très judicieux. Utilisez alors des bacs rectangulaires directement au pied des murs, vous pourrez palisser certaines cultures sans qu’elles ne deviennent très larges. C’est le cas des haricots, petits pois, tomates, concombres, etc. A leur pied, pourront être installé des radis, salades ou toute une gamme de plantes aromatiques.
Pour les plus bricoleurs, l’installation de petits murs végétaux peut aussi être une solution. Vous devrez aussi vous renseigner à ce sujet car ces installations sont nettement plus complexes qu’un bac au sol ; tant au niveau de l’irrigation que de la fixation d’un support qui peut rapidement devenir lourd.
5. L’IMPORTANCE DU DRAINAGE
En pots, sur un balcon ou non, le drainage est une chose primordiale puisqu’il offre bien des avantages :
– Réduire le poids du pot une fois planter car le drainage est plus léger qu’un substrat qui se gorge d’eau,
– Laisser s’écouler l’excédent d’eau dans le pot pour ne pas que le substrat soit asphyxié d’eau. L’air joue un rôle très important dans un substrat, il ne faut jamais oublier cela,
– Éviter le pourrissement des racines.
Un bon drainage doit ainsi être fait avec une matière légère et perméable, c’est pour cette raison que les billes d’argiles sont recommandées. Elles répondent à ces deux critères, légèreté mais aussi perméabilité, elles gardent ainsi une fraîcheur importante dans le fond du pot.
L’épaisseur de ce drainage doit être comprise entre 5 et 10 cm selon la taille du pot. Posez au-dessus de celui-ci une toile géotextile permettant de faire office de membrane de filtration afin que la terre et le drainage ne se mélangent pas, ce qui anéantirait alors son efficacité !
Toutefois, cela n’aurait aucun intérêt si votre pot n’est pas percé, assurez-vous qu’il le soit avant de commencer quoi que ce soit.
Pour les soucoupes, elles sont plutôt à éviter si vous avez la main lourde sur l’arrosage car elle conserve cette humidité stagnante non recommandée. Vous pouvez tout à fait en placer une pour éviter de salir votre balcon avec les eaux qui s’écoulent du pot mais pensez à la vider ensuite.
6. OPTEZ POUR UN SUBSTRAT ADAPTÉ
Un potager réussit est étroitement lié à la qualité du substrat. Les cultures potagères sont d’autant plus gourmandes que des carences ou des défauts de développement peuvent très rapidement arriver, réduisant à néant tous vos efforts.
A ce titre, prenez toujours un terreau haut de gamme, riche en fertilisants organiques. Vérifiez donc le pourcentage de matières organiques et de compost à l’intérieur. Un terreau fortement dosé en tourbe ou premier prix aura plus un rôle d’amendement en pleine terre que pour des cultures potagères en pot.
Idéalement, vous pourrez compléter votre terreau d’un peu de terre végétale qui apporte de la ‘consistance’ au mélange. Il en est de même par l’apport d’une fumure de fond à ajouter en complément.
7. SACHEZ ETRE PATIENT POUR ATTENDRE LE BON MOMENT
Savoir jardiner c’est aussi savoir attendre ! Sur un balcon les choses sont totalement différentes que dans un potager en pleine terre. En effet, le substrat peut se réchauffer comme se refroidir très vite. Un point primordial dans la réussite d’une culture est effectivement la chaleur de ce support de culture, une plante se développera bien plus vite dans un sol ‘chaud’.
Sur votre balcon, vous avez le précieuse avantage, s’il est bien situé de pouvoir commencer les semis et plantation avant. L’exception vient des plantes les plus frileuses comme les légumes du soleil (tomates, aubergines, cucurbitacées). Pour ces derniers, inutile de courir en magasin dès qu’un rayon de soleil se pointe en Février. Vous perdre votre temps et votre argent à vouloir anticiper les choses … d’où l’intérêt de s’être formé en amont.
8. SOYEZ MALIN, GAGNEZ DU TEMPS
Nous l’avons vu, s’y prendre trop tôt n’est pas la meilleure des solutions pour optimiser les récoltes. Toutefois, une solution s’offre à vous si vous n’achetez pas les plants déjà poussés mais que vous privilégiez vos propres semis.
Pour ce faire, vous pourrez gagner du temps en semant tout ce petit monde à l’abri derrière une fenêtre dans l’appartement. Vous pourrez également acheter une mini serre chauffante pour encore plus d’efficacité et de réussite.
Le système du semer soi-même s’avère aussi intéressant si vous choisissez des cultures anciennes pas nécessairement proposées à la vente en plants prêts à plantés.
9. ARROSEZ INTELLIGEMMENT
Vous avez compris les méthodes de plantation, l’emplacement, les techniques et les légumes à choisir selon tous ces critères. Cependant rien n’est possible sans un arrosage adapté. Des plantes en pots sont d’autant plus dépendantes de votre arrosage qu’en pleine terre où elles arrivent à s’adapter seules.
Arrosez de préférence avec de l’eau de pluie, non calcaire. Si vous n’avez pas le choix, l’eau du robinet fera l’affaire. La seconde règle est de ne jamais laisser sécher complètement le substrat entre deux arrosages. Veillez à ne pas faire l’inverse et le détremper en permanence.
Certains voudront installer des arrosages automatiques. Cette technique n’est pas déconseillée et fait gagner un temps précieux. Toutefois, veillez à ce qu’il soit correctement réglé sans quoi vous pourrez voir tous vos efforts partir en fumée.
10. N’OUBLIEZ PAS LA FERTILISATION
Après l’arrosage, la fertilisation est le deuxième point le plus important. Les éléments minéraux permettent à la plante d’être en bonne santé et de ce fait, produire des fruits et légumes de bon calibre gorgés de saveurs.
Lors de la plantation, vous avez utilisé une fumure de fond faisant office de réserve pour maintenir un substrat en bonne santé et plein de vie. Il ne faut pas pour autant vous reposer sur vos lauriers en stoppant tout durant la saison. Choisissez alors des fertilisants toujours organiques et biologiques mais de préférence liquides. Ces derniers sont plus facilement captés par les plantes, agissant ainsi plus rapidement pour éviter tout stresse végétatif.
Attention, quoi qu’il en soit, vous devrez toujours respecter le dosage conseillé et surtout apporter des fertilisants adaptés. Un légume feuille n’aura pas les mêmes besoins qu’un légume fruit. Tout surdosage sera bête et inutile.
11. LE PETIT PLUS… LE PAILLAGE
Vous avez réalisé votre potager sur balcon avec brio, vos légumes poussent et sont en bonne santé. Le petits plus que vous pourrez à présent apporter est un paillage. Cette ‘finition’ est très appréciée des cultures potagères pour tous les avantages qu’elle apporte :
– Meilleure isolation des racines de la chaleur ou du froid,
– Diminution des arrosages car moins d’évaporation,
– Enrichissement du substrat en matière organique par décomposition naturelle,
– Augmentation de la vie microbiologique, favorable aux cultures.
Utilisez toujours et de préférence des paillis organiques fins et surtout non acides. Les paillis à base de conifère (écorce, aiguilles ou éclats de pins) sont à proscrire car ils apportent de l’acidité très fortement déconseillée pour les cultures potagères.
Choisissez donc des paillis de lin, chanvre, miscanthus, paille, cacao, coco ou des éclats de bois blanc.
Vous avez à présent toutes les clés en main pour réussir un potager sur votre balcon. Essayez chaque année de nouvelles choses, expérimentez et vous y prendrez rapidement goût. Quoi de mieux et ludique que de consommer ses propres récoltes ?!