Bien manger, le goût des bonnes choses et la mise en lumière des saveurs connaissent un essor de plus en plus grand. Cuisiner des plats atypiques, parfumés et savoureux passe inévitablement par les plantes aromatiques. Les acheter déshydratées est une chose mais les faire pousser soi-même est beaucoup plus satisfaisant.
1. LE CHOIX
Le monde des plantes aromatiques et condimentaires est très vaste. On trouve toutes sortes de plantes, des annuelles aux vivaces en passant par des plantes arbustives. Toutes ne se cultivent pas en pot ou en pleine terre, la sélection doit être méthodique.
La première chose est de savoir quel type d’aromatique vous souhaitez cuisiner.
Ensuite, déterminer à l’avance l’emplacement que vous pourrez leur consacrer car une fois la pousse enclenchée, il faudra transplanter.
Le semis est une méthode très simple et bon marché pour obtenir ces plantes même si certains opteront pour l’achat en godets, une solution alternative pour les plus pressés. Par le semis, on peut ainsi multiplier les plantes aromatiques annuelles comme le Basilic, le Persil, l’Aneth ou encore la Coriandre. Les bisannuelles ne sont pas sur la touche de ce côté avec le Fenouil ou l’Angélique notamment.
Du côté des vivaces comme le Romarin, le Thym, l’Estragon ou encore la Mélisse, d’autres solutions de multiplication sont préférables comme la division de souche, le bouturage ou le marcottage pour les ligneuses.
2. LA BONNE PÉRIODE
Toutes ne se sèment pas à la même période, ceci faciliterait trop les choses ! Du fait qu’elles viennent toutes de régions du monde différentes, leurs besoins en température, luminosité et humidité peuvent varier d’un extrême à l’autre.
Pour ne pas se tromper et éviter les déconvenues, privilégiez les semis à des périodes où les conditions favorables sont largement réunies :
– Au printemps
Attelez-vous à la tâche lorsque les températures augmentent, que le sol se réchauffe et que la luminosité est plus longue. C’est souvent à partir d’avril/mai que ces conditions sont réunies. Renseignez-vous absolument sur chaque espèce avant le semis car certaines sont très frileuses comme le Basilic. Dans ce cas, ou même pour semer plus tôt, les semis en intérieur ou sous abri sont possibles. Plus généralement, c’est l’ensemble des annuelles que l’on sème au printemps.
– A l’automne
Vient le tour des bisannuelles qui comme leur nom l’indique, ont un cycle de vie de 2 ans de la croissance jusqu’à la floraison puis la production de graines et enfin la mort de la plante. Cette période est idéale car le sol est encore chaud et certaines vivaces ont besoin aussi de froid pour germer.
3. LES TECHNIQUES DE SEMIS
3.1. Le semis en place
Pour qui ?
C’est la technique la plus simple et rapide lorsque l’on choisit de cultiver les plantes aromatiques dans la pleine terre du potager. Attention toutefois car une fois de plus, le semis en place ne convient pas à toutes les espèces. Les plus frileuses en sont exclues non seulement pour leur difficulté de levée s’il fait froid que pour leur persistance par la suite.
En pleine terre, il faut compter une bonne quinzaine de jours pour que les premières pousses pointent le bout de leur nez.
De plus, certaines plantes ont un système racinaire que l’on appelle pivotant (racine principale longue et profonde). Ces plantes n’aiment pas la transplantation, il est donc conseillé de les semer sur place. C’est le cas du Fenouil ou de la Bourrache.
Comment ?
L’emplacement est évidemment le premier critère à choisir, choisissez-le en fonction des besoins de chaque plante. Ensuite, c’est le travail du sol qui est à effectuer avec attention. Pour correspondre à la plus large palette végétale, il doit être riche, ameubli et léger. Une terre fine est indispensable pour un semis et une levée réussie. Semez à la volée ou en ligne en veillant à ce que le semis ne soit pas trop dense. Si votre sol est naturellement riche en adventices, préférez le semis en ligne qui facilite énormément le binage et le désherbage tout en permettant l’installation d’un paillage.
Astuce : mélangez vos graines à du terreau semis naturellement très fin ou du sable. Ceci permettra un semis moins dense et évitera que les graines ne soient trop recouvertes. Ce sont souvent de minuscules graines qui doivent affleurer le sol pour germer avec succès.
3.2. Le semis en pot et sous abri
Dans quels cas ?
Que ce soit en pot, en serre ou sous châssis, le semis peut être contrôlé plus facilement que directement en pleine terre au potager. L’avantage de ces techniques est que le jardinier peut réguler la chaleur, l’humidité et la ventilation.
Certaines aromatiques, originaires de régions plus douces, nécessitent une certaine chaleur pour germer. Le but est d’anticiper « artificiellement » leur levée afin de pouvoir profiter des futures récoltes plus rapidement. On peut noter dans cette catégorie la Sauge, la Citronnelle de Madagascar, la Verveine citronnelle ou encore le Basilic.
D’autres sont sensibles à ce que l’on appelle la fonte du semis, des écarts de température et d’humidité trop forts qui font pourrir les graines.
Enfin, on note des espèces dont la durée de germination est bien plus longue que la normale, parfois jusqu’à 1 mois. Les semer en pot permet d’éviter des sarclages inutiles et d’accélérer la germination.
Quels contenants choisir ?
Il est possible de semer dans une diversité énorme de contenants avec chacun leurs avantages et inconvénients.
- Les godets ou pots solitaires
Ils permettent un semis très localisé et en petite quantité. On les utilise surtout pour les plantes aromatiques à germination lente ou bien les plus frileuses qui stressent facilement en cas de changement d’atmosphère. On les recommande pour le Thym, le Romarin, la Ciboulette ou le Basilic.
- Les bacs de semis ou terrines
A la manière d’une jardinière, les terrines sont peu profondes mais permettent un semis à la volée dans le but d’un repiquage par la suite. C’est la solution la plus adaptée au plantes que l’on veut semer en quantité ou celles dont le semis est compliqué avec un taux de germination pas toujours très bon.
- Les plaques alvéolaires
Contrairement à la terrine, ces plaques sont divisées en plusieurs compartiments. Le gros avantage est que le repiquage qui suit le semis est moins nocif pour les racines car la plante peut être repiquée sans les endommager. On retrouve donc à la fois l’avantage des godets et des terrines.
- Les pots en matières végétales
Moins utilisés que les précédents, les pots en matières végétales pressées sont utilisés pour les jardiniers réfractaires au plastique. Le gros plus de ces pots est qu’ils peuvent être plantés directement en terre après la levée des graines. Ils se décomposent dans le sol et libèrent alors les racines sans avoir besoin de les transplanter.
Quel substrat ?
Afin de réunir toutes les exigences en termes de sol, le terreau semis est le plus adapté. Il est fin, léger, riche et avec une bonne rétention d’eau.
Quel emplacement ?
Après la levée, les jeunes plants sont très sensibles aux rayons du soleil. Pour éviter un quelconque dépérissement, placez vos pots, terrines, etc … sous une lumière vive mais tamisée.
En pleine terre, vous pouvez ombrager le sol avec des cagettes en bois retournées qui filtreront la lumière tout en laissant passer l’air.
4. LE REPIQUAGE
Après le semis vient le repiquage des aromatiques qui ont été « élevées » hors sol. Ce repiquage a lieu au stade 4 ou 5 feuilles. Repiquez les plus fragiles que vous souhaitez garder sur la terrasse ou dans la maison dans les pots ou jardinières finales. Le substrat demeure inchangé si la culture est hors sol.
Pour un repiquage en pleine terre, sortez les barquettes en extérieur une semaine avant afin d’endurcir un peu les plants. Repiquez dans un sol ameubli et enrichi, un bon arrosage pour tasser le sol autour des racines et le tour est joué !