PLANTES, Plantes pour le jardin

TOUT SAVOIR SUR LA POIRE

La Poire est un fruit très populaire en France. Avec un grand choix de variétés, de goûts, de durée de conservation, la poire peut se consommer une bonne partie de l’année.

1. UN PEU D’HISTOIRE

La poire ou Pyrus communis de son nom scientifique est une plante de la famille des rosacées au même titre que les rosiers. Ce nom ‘Pyra’ est apparu en France au XIIe siècle. Elle nous vient tout droit du Moyen-Orient et il est estimé que sa culture a débuté il y a environ 7 000 ans. Quelques apparitions de la Poire ont été notées sur des tablettes en argile âgées de 3 000 ans. Le Grec Homère en parlait même comme un ‘cadeau des dieux’.

Comme souvent, ce sont les Romains qui ont largement diffusées la Poire en Europe, ils cultivaient déjà à l’époque près de 50 variétés tout de même.

Au fur et à mesure, l’homme s’est approprié la culture, hybridant ainsi les variétés entre elles pour en créer de nouvelles, plus grosses, plus juteuses, à meilleure conservation… bref une large gamme de saveurs répondant à de nouvelles demandes.

C’est pour cette raison qu’à l’époque de Louis XIV, on comptait déjà 500 variétés, puis les choses se sont accélérées avec de nos jours près de 3 000 variétés recensées à travers le monde.

2. LA POIRE EN FRANCE

Plus de 100 000 tonnes de poires sont produites chaque année en France, essentiellement dans le Sud contre plus de 2 millions de tonnes à l’échelle européenne et bien plus encore au niveau mondial avec près de 22 millions de tonnes. À ce titre, la France arrive en sixième position européenne.

Pour les français, la poire est le troisième fruit le plus consommé avec environ 4,7 kg par an et par ménage après la pomme et l’orange.

On trouve une dizaine de variétés de poire en France, disponibles chez nos marchands de fruits et légumes. Elles se divisent en deux grandes catégories :

            – Les poires d’automne/hiver considérées comme tardives,

            – Les poires d’été considérées comme précoces.

Les 4 variétés les plus consommées sont la Conférence, la Comice, la William’s et la Jules Guyot, disponibles à différentes saisons et d’une conservation plus ou moins longue. D’autres tirent aussi leur épingle du jeu avec la célèbre Passe-crassane et son bouchon de cire rouge au bout du pédoncule ou encore l’Angelys, nouvelle variété française qui voit sa consommation déjà monter en flèches ces dernières années.

En dehors des saisons de production ou de conservation en France, les poires sont importées de l’étranger, faisant osciller le prix en fonction de la provenance.

3. POURQUOI MANGER DES POIRES

Côté santé, la poire possède énormément de qualités nutritionnelles essentielles à un bon équilibre alimentaire.

3.1. Un faible apport calorique mais un bon apport en eau

Avec moins de 20 g de glucides par poire et pas plus de 80 kcal, la poire est un très bon fruit en collation ou en dessert. Elle est aussi très riche en eau, bon pour l’hydratation du corps, faisant d’elle un allié de taille pour un esprit sain dans un corps sain mais aussi une astucieuse alternative à la pomme.

3.2. Une source importante de vitamines et fibres

Ni gras, ni trop sucré, ni salé, la poire est comme la pomme… un fruit équilibré. Elle renferme un large éventail de vitamines, de minéraux et d’oligo-éléments. Toutes ces bonnes choses sont naturellement dissoutes dans l’eau qu’elle contient, ce qui permet une assimilation rapide par l’organisme après l’avoir dégustée. Son taux de fibre est lui aussi intéressant, ces fibres participant activement à un bon transit intestinal.

3.3. La peau et ses antioxydants

Consommer une poire avec la peau fournit également une dose plus importante d’antioxydants que si vous consommez la chair seule. Ces antioxydants, très bons pour la santé, sont de vrais bienfaits pour la prévention de certaines maladies. Bien évidemment, consommer la peau veut aussi dire choisir des fruits biologiques car c’est dans cet épiderme que peuvent se retrouver certaines molécules utilisées par les producteurs dans la lutte contre les insectes et maladies. La laver est aussi une chose recommandée avant de la consommer.

Pour aller plus loin sur la composition nutritionnelle des poires (composition pour 100 g de fruit frais) :

COMPOSITION :

Eau84 g
Glucides12 g
Protides0,1 g
Lipides0,3 g
Fibres2,3 g
Potassium125 mg
Vitamine C5 mg
Vitamine E0,41 mg
Vitamine B90,11 mg
Energie50 kcal

4. DE LA PLANTATION À LA RÉCOLTE

Si vous souhaitez récolter vos propres poires, vous pourrez trouver une large gamme de poiriers prêts à planter directement en magasin. Cependant, plusieurs étapes sont obligatoires pour arriver à une véritable production.

4.1. Le choix et la plantation

Tout d’abord, vous devez savoir qu’un poirier ne se plante pas n’importe quand. La période idéale est en automne/hiver, c’est pourquoi vous pourrez trouver un grand choix en rayon à cette période, principalement pour des sujets en racines nues. En dehors de cette période, vous pourrez aussi acheter un ou plusieurs poiriers, ils seront alors vendus en pots mais vous devrez leur apporter plus de soins pour qu’ils soient à même de s’enraciner correctement.

Ensuite, vous devrez choisir la ou les variétés que vous souhaitez planter mais aussi leur forme. Dans ce cas, plusieurs choix s’offrent à vous en fonction de vos exigences :

            – Les formes taillées (palmettes, cordon, etc.) Adaptées aux petits jardins pour un encombrement minimum, mais avec une production plus faible que sur une forme classique.

            – Les formes libres (basse tige, demi-tige ou haute-tige) Adaptées à de plus grands espaces, l’arbre sera alors plus ou moins grand mais avec une allure ‘naturelle’.

Pour déterminer la forme qui vous conviendra le mieux, n’hésitez pas à consulter la fiche : « Comment choisir et planter son arbre fruitier ? »

Une fois l’arbre en main, il ne vous restera plus qu’à le planter dans un sol riche, frais et profond en veillant à faire une belle fosse de plantation, gage d’un enracinement plus rapide. Choisissez toujours une exposition la plus ensoleillée possible de manière à favoriser une maturation optimale des fruits.

4.2. La taille

Les travaux de taille sont indispensables pour la culture d’un poirier, autant pour sa formation que pour sa fructification. La combinaison de différentes tailles adaptées permet d’optimiser au mieux la production de fruits autant en quantité qu’en qualité. Aérer la charpente, arquer les branches, utiliser la taille trigemme ne sont qu’une partie des techniques que vous pourrez retrouver facilement dans deux autres fiches conseils sur la taille de formation et d’habillage, la taille de fructification et l’éclaircissage des fruitiers.

4.3. La production des fruits

Pour commencer, vous devez savoir que peu de variétés de poiriers sont autofertiles, c’est à dire qu’un seul ne suffit pas pour polliniser les fleurs qui donneront ensuite des fruits. Il vous faudra donc les planter par deux, pas nécessairement de la même variété mais fleurissant ensemble de manière à ce que le pollen puisse se croiser d’arbre en arbre par les abeilles ou le vent.

Ensuite, vous devrez patienter en règle générale 4 ans avant d’avoir une véritable récolte. Les premières années sont consacrées à la taille de formation qui si elle est bien faite, sera ensuite directement liée à de meilleures récoltes et des fruits plus qualitatifs.

À l’inverse, la production trop précoce d’un poirier lorsqu’il est jeune ne fait que l’affaiblir, il doit se consacrer dans un premier temps à sa croissance et son enracinement. Il est donc conseillé d’enlever les fruits les premières années surtout si beaucoup venaient à se former.

4.4. La récolte et la conservation

Pour vous aider à déterminer le moment de la récolte, vous devez dans un premier temps prendre en compte la ou les variétés que vous possédez car elles vous donneront déjà un ordre d’idée sur le moment. La récolte peut donc s’étaler de juillet à novembre avec tout le panel de variétés disponibles.

Pour être prête à cueillir, la poire doit se détacher facilement de la branche par un simple mouvement de rotation. Ne cueillez pas trop tôt au risque d’avoir des fruits durs et peu savoureux. À l’inverse, n’attendez pas trop longtemps sinon elles risquent de tomber d’elles même, de s’abîmer et ainsi de se choquer par la chute, ce qui les abîmerait.

Une autre règle d’or est de toujours conserver la queue du fruit, c’est elle qui est garante d’une bonne conservation à venir. Dans la cas de la Passe-crassane mais c’est aussi possible pour les autres poires, les plus assidues tremperont l’extrémité de la queue dans de la cire, ceci dans le but d’augmenter la durée de conservation en limitant l’évaporation.

Plusieurs conservations sont possibles ensuite après la récolte :

            – Le stockage dans un local obscur, bien ventilé avec une température constante d’environ 6 à 8 °. Disposez-les dans des caisses en bois soigneusement rangées les unes à côté des autres, la queue vers le haut et surtout sur un seul étage. Ce rangement soigneux permettra d’identifier rapidement si certaines commencent à se tâcher. Cette technique assure une conservation jusqu’à 3 mois.

            – La congélation en quartiers après les avoir épluchées et mises en sachets. Vous pourrez donc les conserver une année entière dans ces conditions.

            – La préparation en compote ou au sirop dans des bocaux stérilisés. Cette technique permet de prolonger la dégustation jusqu’aux récoltes de l’année suivante.

Lorsque le temps est venu de les consommer, remontez-les à température ambiante quelques jours avant de les consommer, elles mûriront alors rapidement, vous aurez ensuite quelques jours pour les consommer. Si vous choisissez de les acheter dans le commerce, achetez-les au fur et à mesure que vous les dégustez.

5. LES VARIÉTÉS LES PLUS COURANTES

Nous l’avons vu, il existe plus de 3 000 variétés de poires, voici quelques variétés sélectionnées parmi les plus populaires et qui offrent un large choix de saveurs et de conservation. Elles sont donc divisées selon leurs deux grandes catégories.

Les précoces :

Beurré Hardy

Très bonne poire à chair fine, juteuse et parfumée. Gros calibre, d’une couleur vert bronze.

Récolte / Conservation : septembre à novembre

Utilisations : Arbre vigoureux et productif pour des poires à croquer

Docteur Jules Guyot

Variété juteuse, rafraîchissante, à chair fine et fondante mais peu parfumée. Fruit moyen à peau jaune.

Récolte / Conservation : juillet/août à octobre

Bon fruit à cuire, meilleur que cru en raison de son faible parfum

William’s

Parfum musqué, très fondante en bouche, juteuse et fine. Fruit moyen en forme de cloche, jaune vermillon. Il existe une autre variété « william’s rouge » aux mêmes caractéristiques mais à la peau rouge.

Récolte / Conservation : août à octobre

Surtout crue, trop peu ferme pour être une bonne poire de cuisson

Les tardives :

Angelys

Grosse poire ronde de couleur brune mouchetée. Son goût est extraordinaire, arômes intenses, chair fondante, sucrée et juteuse, il ne manque rien !

Récolte / Conservation : octobre/novembre à mars

Poire exceptionnelle, toutes les utilisations sont possibles

Comice

Chair très fondante et sucrée, elle est aussi très juteuse en bouche. Grosse poire de couleur jaune pâle et de forme relativement ronde

Récolte / Conservation : septembre/octobre à janvier

Cette poire se consomme principalement crue car très juteuse mais peut aussi se faire cuire

Conférence

Chair fine et fondante, juteuse et parfumée, elle est légèrement acidulée. D’un calibre moyen et d’une forme allongée à la couleur verte marbrée de brun

Récolte / Conservation : septembre/octobre à avril

Cuisinée cuite ou crue, cette poire est très polyvalente

Louise Bonne d’Avranche

Ancienne variété à fruits allongés, jaune teinté d’orange reconnus pour leurs qualités gustatives exceptionnelles

Récolte / Conservation : septembre/octobre à décembre

Excellente en cuisson et à croquer