À l’heure où l’énergie est au centre des discussions, une bataille entre les énergies fossiles et les énergies renouvelables est plus que jamais d’actualité. L’électricité, le gaz, le fioul représentent à elles seules une grande majorité des ressources utilisées pour les besoins de la maison. Mais le bois ne botte pas en touche, loin de là. Il reste compétitif, renouvelable et neutre en émission de carbone.
Se chauffer au bois ne se fait pas n’importe comment et surtout avec n’importe quel bois, chacun a ses avantages et inconvénients. Plusieurs facteurs entrent en ligne de mire afin de trouver un bon équilibre mais aussi et surtout un rendement optimal.
1. LES TERMES TECHNIQUES
Avant de jeter une bûche dans votre poêle à bois, il est important de décortiquer les différentes caractéristiques du bois utilisé pour le chauffage. Toutes les essences ne sont pas bonnes et le bois doit remplir certaines conditions pour remplir au mieux son rôle énergétique.
1.1. Le pouvoir calorifique
Comme son nom l’indique, le pouvoir calorifique correspond à la quantité d’énergie qui va être produite par la combustion. Ce pouvoir calorifique peut varier du simple au double suivant qu’il s’agisse d’un bois blanc ou d’un bois très dense, à taille de bûche équivalente. Il est donc intimement lié à la densité du bois, résultant parfois directement de la vitesse de croissance de l’essence en question.
Il faut savoir qu’en moyenne, 1 kg de bois fournit 5 kWh d’énergie. Le kWh est bien sûr l’unité de mesure d’une énergie consommée au sein d’une habitation que ce soit pour se chauffer, s’éclairer ou pour le fonctionnement de tout le matériel électrique et électroménager.
1.2. L’humidité du bois
Un bois de chauffage doit être sec, c’est une règle tout à fait basique qu’il faut avoir en tête afin d’en tirer le meilleur rendement possible. Bien entendu, sec ne veut pas dire brûler du bois mort. Un bois de qualité est issu d’un arbre qui a été abattu à ces fins mais en étant vivant. Son bois est ensuite coupé, fendu puis séché.
Plus un bois est riche en eau et plus la chaleur libérée lors de sa combustion est faible. Le bois utilise son pouvoir calorifique pour évaporer l’eau dans un premier temps avant de dégager de la chaleur.
C’est uniquement par le temps de séchage que son taux d’humidité baisse de lui-même. En principe, même si la densité du bois joue un rôle indiscutable sur le pouvoir calorifique, elle est secondaire en comparaison du taux d’humidité… même une essence comme du Bouleau ou du Saule est capable de produire une chaleur suffisante s’il est bien sec. La combustion est juste plus rapide.
Pour être plus technique, un bois est considéré comme sec lorsque son taux d’humidité est inférieur à 20 %. Comment le savoir ? Plusieurs possibilités s’offrent à vous :
– L’estimation en sachant la durée de séchage.
En moyenne et ceci peu importe le bois, il faut compter entre 15 mois et 2 ans pour y parvenir. Cette durée varie selon les conditions de séchage (si le bois est stocké en extérieur ou non), de l’essence mais aussi de la taille et de l’épaisseur des bûches.
– Le testeur d’humidité.
Aussi appelé Humidimètre, il s’agit d’un appareil de base destiné à mesurer l’humidité du bois de construction. La mesure ce fait sur la base de la masse sèche (masse d’eau contenue dans le bois/masse du bois sec).
Pour le bois de chauffage, le taux d’humidité se mesure en masse brute (masse d’eau contenue dans le bois/masse totale du bois (eau incluse). Vous devrez donc choisir un humidimètre qui calcule en masse brute et non sèche. Une conversion est toutefois possible, vous pouvez la trouver sur le site de l’ONF.
Important ! Si la combustion d’un bois sec est conseillée, celle d’un bois humide est complètement déconseillée. En effet, il y a un risque d’encrassement prématuré.
1.3. Faire sécher une bûche
Un certain temps est nécessaire pour un bon séchage et la façon de faire sécher n’est pas toujours la même. Certaines choses sont à faire absolument pour ne pas perdre une partie de votre réserve. Après l’abattage, les bûches doivent subir les éléments climatiques comme les écarts de températures et surtout la pluie. Il est donc conseillé de laisser le bois livré à son propre sort durant quelques mois.
Une fois cette phase terminée, vous devrez le couvrir afin qu’il termine son processus de séchage. Il peut être empilé en extérieur et recouvert d’une bâche ou bien si vous le pouvez, stocké à l’abri dans un bâtiment non chauffé et bien ventilé.
En extérieur, il est toujours indispensable de ne pas poser les premières bûches en contact direct du sol. La faune et la flore du sol viendrait alors débuter le processus de pourrissement du bois.
1.4. Le stère
Le stère est l’unité de mesure de stockage du bois de chauffage. Un stère correspond à un m³ de bois coupé en 1 m de longueur. Cette unité varie alors en fonction de la longueur des bûches :
– Bûche de 50 cm = 0,8 m³
– Bûche de 30 cm = 0,7 m³
Plus la taille de la bûche est petite et plus le volume suit cette logique.
1.5. Le prix
Lors de l’achat, le prix d’un stère peut quasiment varier du simple au double même pour des bûches d’une même dimension. On compte en moyenne entre 50 et 100€ le stère et ce prix peut varier selon plusieurs critères :
– Le type de bois en fonction de sa densité. Le Chêne est naturellement plus cher que le serait du résineux ou du Bouleau.
– La longueur des bûches. Le temps de découpe représente un travail supplémentaire qui a un coût. Une longueur de 1 m est nettement moins onéreuse qu’une de 30 cm mais peu de poêle accueillent de si grandes bûches.
– Le taux d’humidité. Plus le bois est humide et moins son prix est élevé.
– La provenance. Pour un meilleur rapport qualité/prix, privilégiez les producteurs locaux qui offrent généralement de bons forfaits livrés et évitent les transports inutiles sur de longues distances. Le prix avec un transport d’une région lointaine peut rapidement augmenter le prix au stère.
– Les taxes. Le prix est différent si vous hésitez entre un particulier et un professionnel. Le second est souvent plus cher puisqu’il doit payer des taxes mais il est important de noter que ce prix se justifie aussi par une qualité de bois souvent supérieure, un meilleur séchage et une découpe soignée.
À savoir : De manière plus générale, le chauffage au bois est considéré comme la source d’énergie la moins onéreuse avec une estimation entre 4 et 5 centimes d’euros par kWh.
2. LE BOIS DE CHAUFFAGE EN ÉCOLOGIE
Le bois est une énergie renouvelable qui offre bon nombre d’avantages écologiques.
Comme n’importe quelle plante, il produit au cours de sa vie du Dioxygène en utilisant le Dioxyde de carbone, principal gaz à effet de serre. Les émissions qu’il dégage lors de la combustion sont identiques à celles que l’arbre a absorbées au cours de sa vie. Il est vrai que d’autres gaz nocifs sont aussi dégagés comme le monoxyde de carbone ou les particules fines. Toutefois, ces rejets se limitent avec un poêle certifié, une bonne installation et un entretien régulier.
De plus, les plantations d’arbres destinés au bois de chauffage sont rarement en monoculture, ce qui permet d’entretenir une biodiversité avec des essences locales tout en contribuant au maintien de la biomasse. Un arbre limite l’érosion des sols et les pollutions.
À votre échelle, vous pouvez même produire vous-même du bois de chauffage si vous possédez un jardin, lors de l’abatage d’un arbre, l’élagage ou le recépage d’un arbuste. La plantation d’arbres têtards était autrefois utilisée pour produire ce bois, et peut toujours être mise en place dans votre jardin.
3. LE CHOIX DES ESSENCES
Le choix des essences se regroupe bien souvent en trois grandes catégories :
– Les feuillus tendres.
Ils sont caractérisés par un bois peu dense, souvent en raison d’une croissance rapide. Lorsqu’il est sec le bois tendre s’allume vite et permet de relancer le feu si besoin pour obtenir une chaleur rapide. De même, il sèche plus rapidement qu’un bois dense mais se consume également plus vite. Se chauffer avec seulement ces essences revient à consommer beaucoup de stères.
Quels genres ? On retrouve dans cette catégorie les Aulnes, Bouleaux, Saules, Peupliers ou Noisetiers pour citer les plus courants.
– Les feuillus durs.
Ils sont l’inverse des bois tendres, ce sont des arbres à croissance souvent plus lente qui fabriquent un bois dur et dense. Leur combustion lente fait qu’ils produisent beaucoup de chaleur et surtout sur une plus longue durée. Le feu demeure donc actifs plusieurs heures, idéal par exemple pour passer la nuit. De ce fait, ces bois sont longs à sécher et plus dur à couper.
Quels genres ? Parmi les bois dense, les plus connus sont le Chêne, le Hêtre, le Noyer, le Frêne mais aussi les Arbres fruitiers comme les Pommiers ou Poiriers.
– Les résineux.
Ce sont les conifères qui se rapprochent des caractéristiques des bois tendres pour leur combustion rapide et leur pouvoir calorifique élevé. Ils s’enflamment vite en raison de la résine qu’ils contiennent, même lorsque le bois est sec. L’inconvénient qui est souvent relayé sur ces bois est qu’ils encrassent les tubages en raison de cette résine. Bien sec, le problème est tout de même minimisé, d’où l’intérêt de les faire sécher longtemps même si d’apparence ils seraient arrivés à maturité.
Quels genres ? Les plus connus sont les Epicéas et les Sapins pour les moins denses et les Mélèzes ou les Pins pour les plus denses.